Andry a tenu à récupérer les gilets de sauvetage stockés dans la paillotte de Mickael, en congé à Maintirano. En définitive, ils font un siège confortable et un bon isolant, alors que la pirogue remonte tranquillement le fleuve sous la gouverne d’Abdo. Assise au ras de l’eau, l’appareil photo sur les genoux, j’observe le paysage défiler au ralenti. Aux palétuviers se succèdent les palétuviers, trois heures durant, entre deux strates d’éternité miroitant l’écoulement paresseux du temps. Les oiseaux, perturbés dans leur chasse contemplative, s’envolent en m’offrant quelques jolies prises de vue...