J’ai choisi d'utiliser les divinités de la mythologie grecque comme figures allégoriques : Poséidon (Dieu de la mer et des océans), Gaïa (Déesse mère qui personnifie la Terre), Hermès (Dieu du commerce, des voleurs et des voyageurs, il dirige les vents), Arès (Dieu de la Guerre), Prométhée (Titan, c’est lui qui transmit la connaissance et le feu aux hommes).
Une bourrasque gifla la porte et des effluves salés s’engouffrèrent dans la pièce. Le visage empreint de majesté, le torse puissant, ceint d’un pagne bleu marine ruisselant jusqu’aux cuisses d’écailles argentées, il parut, splendide, une main agrippée à son trident. Et là, dans la tension de ce poing énorme, là, dans les os saillant sous la peau exsangue, seulement là, l’immense douleur qui l’habitait transparût.
- Docteur, cela devient insupportable ! rugît-il, son épaisse crinière noire ballotée par des épaules athlétiques. Cette fièvre n’en finit plus ! J’ai d’affreuses migraines, des nausées, et même de l’asthme ! Tout va de travers, je deviens fou… Quant à mon royaume, n’en parlons pas, c’est une véritable épidémie !
Dans le cabinet médical du Mont Olympe, entre le bar à vin de Dionysos et l’épicerie biologique de Déméter, Poséidon IV s’allongeât sur le divan au milieu d’un large bassin de nacre aux cristaux irisés. Le vieil homme, occupé à la lecture d’un épais manuel, leva un regard sévère, indifférent aux crises redoutées de son visiteur :
- Fou, je ne crois pas, mais impertinent, certainement. Jeune homme, faut-il que vos pouvoirs divins vous ôtent tout savoir-vivre que vous ne sachiez frapper avant d’entrer ?